mardi 31 mars 2009
GLANDEURS
Longue est la Glande à Bruxelles
Attention, les voilà
Né en Belgique, quelle veine
Drari qui glandent et surtout qui ont arrêté de glander
Eux, ceux qui souffrent et sont malheureux
Une seule chance la rencontre de trois individus
Regarde, tu vas rire, réfléchir, réagir, ravaler ta salive, tu vas dire, ça rouen, ça déchire
Schaerbeek, St-Josse
Crédit:
Mise en scène, regie:Ruud Gielens
Auteurs et interprètes, tekst en spel:
Zouhaïr Ben Chikha, Nadia Juncker, Hosni Zahri, Mourade Zeguendi
Scénographie, scenografie:Zouzou Leyens
Costumes, kostuums: Cathérine de Coster
Lumières, Licht: Ruud Gielens
Production, productie: Théâtre de Galafronie
lundi 3 novembre 2008
mercredi 3 septembre 2008
Article Libre Belgique
Sur scène, un Maghrébin de Blankenberge
Laurence Bertels
Mis en ligne le 16/01/2003
Ils débarquent sur scène avec trois looks distincts. L'un sensible, opte pour la coiffure rasta, l'autre porte Marcel et chaussettes blanches tandis que le troisième, limite violent, ne quitte pas sa casquette Maes Pils. Ils glandent, râlent, se plaignent, tchatchent, dénoncent des préjugés tenaces, se laissent emporter par une Belge, pure souche et blondasse à souhait, amoureuse d'un `macaque´, nom utilisé par certains racistes en Flandre pour les Nord-Africains.
Enfermés dans un appartement, le `41 rue de la Limite´, et dans un certain mode de pensées, ils savent qu'ils se répètent mais se demandent que faire quand l'autre en fait autant. Immigrés, enfants de la rue, issus de l'université libre de Saint-Josse, `Les Glandeurs´ est une compagnie multiculturelle qui mêle Flamands, francophones et Maghrébins.
Produit par le Théâtre de la Galafronie, `41 rue de la Limite´ a d'abord été joué au Festival d'Ostende, en français, devant un public néerlandophone puis, aux Rencontres de théâtre jeune public, à Huy.
Le spectacle tourne aujourd'hui dans tout le pays et la demande est grande pour qu'il soit sous-titré.
Parmi les acteurs, Zouhair Ben Chikha, Maghrébin de Blankenberge, qui a d'abord parlé flamand; langue peu utile auprès des copains arabes qui parlent plutôt le français entre eux.
Très vite, Zouhair s'est mis à pratiquer la langue de Molière. De là à monter sur scène, il est un acte que le jeune ne pensait pas jouer.
En réalité, tout a commencé par l'intermédiaire de Didier de Neck. Comédien belge, originaire de Gand mais habitant Bruxelles, il est l'un des fondateurs de la Galafronie, compagnie pionnière du théâtre jeune public dont l'esprit novateur est aujourd'hui reconnu par tous.
La naissance des Glandeurs
Depuis 20 ans, Didier de Neck s'intéresse de près à la création néerlandophone.
En participant à `Niet alle Marokkanen zijn dieven´, de et mis en scène par Arne Sierens, il rencontre Zouhair Ben Chikha et Mourade Zeguendi. Ils participent alors au `Bouillon´ de Galafronie, ateliers foisonnants de création, et donnent alors naissance au projet des `Glandeurs´. Ils n'ont pas de formation théâtrale mais connaissent des brins de capoeira, de théâtre, de musique, de reggae, de rap ou de jazz. Ils s'entourent, en outre, de Hosni Zahri, Nadia Juncker et Mohamed Bari, tous habitants de Saint-Josse.
Pour que le spectacle puisse être mené à bien, en toute autonomie politique, sociale, artistique et créative, la Galafronie a accepté de le produire tandis que Rosa Gasquet, du Théâtre Océan Nord, suivait la direction d'acteurs et Ruud Gielens, la mise en scène.
Le résultat, politiquement incorrect, se découvre sur scène. Coup de poing, et de foudre pour certains, rire et désespoir assurés, rythmes, musique, texte saccadé, phrases bien balancées, `41 rue de la Limite´ dénonce la montée de l'extrême droite en Flandre à coups de `Alles voor Vlaanderen´, le racisme dont les étrangers sont toujours victimes, sans pour autant les montrer sous leur meilleur jour.
Autoportrait sans concession et question finale: où s'arrête le Marocain, où commence le Belge? La réponse dans un prochain spectacle, sans doute, puisque les Glandeurs n'ont, paraît-il, pas tout dit.
© La Libre Belgique 2003